Les crises écologiques actuelles soulèvent de plus en plus de questions. Pour un nombre d’humains grandissant, une conscience verte se développe en faveur du changement des habitudes et pour mener des actions allant dans le sens de la transition écologique. Cependant, pour qu’une vraie amélioration soit constatée, il est nécessaire d’en apprendre davantage sur les êtres vivants et leurs interactions. C’est là tout l’intérêt de l’écologie scientifique.
Généralités sur l’écologie scientifique
L’écologie scientifique est un pas en avant vers l’extérieur. Si le biologiste a pour but de comprendre la digestion, la reproduction et la respiration, l’écologue a pour mission d’étudier l’organisme dans un espace et un temps où la digestion, la reproduction et la respiration se produisent. L’écologue s’intéresse d’abord à la diversité des formes et des espèces, mais également aux raisons pour lesquelles certaines espèces peuplent un lieu plutôt qu’un autre. Il étudie aussi les conséquences directes de la présence des êtres vivants sur leur milieu.
L’écologie consiste donc à réaliser l’étude des conditions dans lesquelles les différentes espèces deviennent ce qu’elles sont. Il a fallu attendre le scientifique Allemand Ernst Haeckel pour proposer le terme « oekologie » pour décrire cette nouvelle science, celle des conditions d’existence.
Le programme est alors lancé. Il ne s’agit pas de s’intéresser à l’organisme, ou à tel phénomène vital isolément, ni même aux ressemblances des espèces les unes avec les autres, mais à ce qui conditionne l’existence des organismes. Darwin apporte une explication à l’origine des espèces et à leur diversification, Haeckel propose d’enquêter sur la manière dont cette idée s’exprime sur le terrain.
Pourquoi l’écologie scientifique ?
On parle d’écologie scientifique, car l’écologue associe les enjeux à un pas en avant. Il n’essaie pas seulement de décrire le monde des vivants, mais il essaie aussi de le comprendre. Après Ernst Haeckel, Charles Sutherland Elton, autre fondateur de l’écologie scientifique, décrira l’écologue comme un « enquêteur, capable, plus que la plupart des scientifiques, de se diriger dans un grand labyrinthe d’interrelations et de variables. » Pour Elton, la mission du scientifique écologue consiste à étudier les processus naturels. Il cherchera des régularités, des associations et des règles. Pour trouver ces dernières, il utilise des méthodes qui permettent de formuler des généralisations.
Pour l’écologue scientifique, la construction du fait scientifique est une démarche compliquée, mais pas impossible. Elle consiste à mener des expériences, à confronter des modèles et à tester différentes théories. Dans le processus, l’écologue applique des notions mathématiques et de physique. Il invente même ses propres concepts dans le but de comprendre les êtres vivants et leurs interactions entre eux et avec leur environnement.
En définitive, bien avant d’être un mouvement politique et réformiste, l’écologie est d’abord une science complexe du vivant en interaction avec son milieu. Les paramètres sont d’autant plus complexes que la réalité observée l’est. Autrement dit, comme dans toute science, il est plus facile d’arriver à des conclusions fiables en ayant précisément défini son champ d’observation et en le bordant, qu’en observant des phénomènes globaux sujets à des centaines de paramètres et influences complexes. Dans tous les cas, les lois supposés des causes et effets et la vérification des hypothèses doivent pouvoir être conduites précisément pour prétendre au nom de science (cf notion de Falsificabilité chez Karl Popper).